
Christophe Ridel
"Difficultés pour les néphrologues d’adopter un outil d’IA"
Les nouveaux outils d’intelligence artificiel (IA) s’invitent à présent dans notre quotidien médical. Ils apportent une aide au diagnostic, à la prédiction, et à la prescription. Le développement rapide de ces outils est parfois ressenti avec une certaine appréhension car ils changent notre manière de pratiquer notre art. Peut-on faire confiance à un système dont on ne connait pas le mécanisme de fonctionnement ?
L’ACM (Anemia Control Monitor) a été l’un des premiers outils d’IA de Deep Learning proposés aux néphrologues pour l’aide à la prescription de l’érythropoïétine (EPO) et du fer intraveineux pour les patients en hémodialyse depuis 2018 dans les centres de dialyse NephroCare en France. Les études publiées sur l’ACM ont confirmé sa bonne prédiction pour proposer une prescription conduisant à une hémoglobine dans la cible recommandée entre 10 et 12 g/dl.
Cependant, malgré la mise à disposition de l’ACM dans le logiciel de prescription EUCLID, il est peu utilisé, les raisons en sont multiples :
- Le souhait de continuer la prescription d’EPO et de fer comme avant
- Le sentiment de la perte du libre arbitre et d’être dépossédé d’un savoir médical
- L’absence de confiance dans un logiciel dont on ne connait pas la logique (« une boîte noire »)
- Des propositions de prescriptions par l’ACM qui sont parfois éloignées de celles des cliniciens, voir contre-intuitives
- Faire adhérer l’équipe d’infirmières et les patients à ces prescriptions
- Un manque d’ergonomie du logiciel, une phase d’apprentissage un peu longue
- Un outil trop neuf avec un manque d’accompagnement
L’ACM est un bon exemple des prochains challenges que nous aurons à remplir pour faire accepter les outils d’aide à la prescription en néphrologie. La simplification d’utilisation et l’accompagnement des équipes sont des éléments clefs de réussite.
15 septembre
Intelligence Artificielle et Exploitation des Images
Modérateurs : Pascal Eschevege, Vincent Vuiblet
![]() Vincent Vuiblet, I2AS, Reims |
![]() Camelia Radulescu, Hôpital Foch, Paris |
![]() Chirine Parsaï, Polyclinique les Fleurs, Ollioules |
![]() Irène Mappe-Fogaing, IIAS, Reims |
![]() Seydou Kane, IIAS, BioSpect - URCA Reims |
![]() Nicolas Martelin, Prostperia, Nancy |
![]() Théo Jolivet, AP-HP, Paris |
![]() Jean-Baptiste Julla, AP-HP, Paris |
![]() Christophe Ridel, NephroCare, Paris |
![]() Bernard Canaud, Université de Montpellier |